"L'Épanouissement n'a d'autre but que de libérer le Soi des fausses enveloppes de la persona". C.G. Jung
Le concept des masques ou sous personnalités en nous est
une vision holistique observée dans toutes les anciennes traditions
et basée sur la dynamique de l'homme au sein de son environnement.
Paracelse (1490-1541), professeur autodidacte de médecine, enseignait
que l'être humain faisant partie de l'univers, était logiquement
conditionné par le mouvement des corps célestes et que tout médecin
devait en connaître les influences. Cette vision est identique à celle
d'Hippocrate : "nul ne peut être médecin s'il n'est avant tout
astrologue". L'Astrologie était autrefois considérée comme une science
sacrée et étudiée à l'université jusqu'en 1660, période où Colbert,
fondateur de l'Académie des sciences en décida autrement. Dans
l'Astrologie, les douze principales constellations et planètes du système solaire ainsi que leurs interactions, correspondent aux archétypes de toutes les mythologies.
Les archétypes
Du
grec ancien "arkhêtupon" signifiant "modèle primitif", les archétypes
apparaissent dans les mythes, mais aussi dans les rêves. Ils sont
caractérisés fondamentalement par le fait qu’ils unissent un symbole
à des "potentiels d’énergie physiques et psychiques".
Carl Gustav Jung en
particulier, incorpora dans son ouvrage la notion d’archétypes en
précisant : "Ils sont communs à toutes les cultures humaines mais
figurés sous des formes symboliques diverses et structurant la psyché
inconsciente". Nous retrouvons en effet la présence d’archétypes dans
toutes les anciennes traditions (chamaniques, hindouistes, égyptiennes,
etc.) sous formes de dieux, déesses ou autres entités. Jung classifie
les archétypes en deux grandes catégories : les archétypes
d'origines trans-personnelles, qui véhiculent des qualités émanant de la culture et du collectif, puis les archétypes personnels, représentés par ce
qu’il nomme des "personnages" en nous, ayant une fonction au sein de la
dynamique psychique du sujet. Dans une lettre à Sigmund Freud, Jung
écrira même : "nous ne résoudrons pas le fond de la névrose et de la psychose sans la mythologie et l’histoire des civilisations".
Pour Jung, "les archétypes sont des réalités en soi, des dynamiques de l’inconscient. Ils peuvent
intervenir dans une situation donnée, avec leurs propres impulsions et
leurs propres pensées…. à cet égard, ils fonctionnent comme des
complexes, ils vont et viennent à leur guise et souvent, ils s’opposent à
notre pure conscience, le Soi, de la façon la plus embarrassante". A ce titre, Jung affirme que "le plus grand danger est de s'identifier à ces archétypes, à ces personnages intérieurs".
L’archétype mobilise tant d’énergie psychique qu’il exerce, "comme les planètes dans l’espace gravitationnel" compare Jung, "une force d’attraction qui peut influencer, voire de manière durable, notre Soi".
Ces sous personnalités sous influences dit-il, "caractérisent la
spiritualité mystique, la folie parfois dont les auteurs et les génies
racontent tous avoir eu à se confronter telle une force supérieure".
James
Hillman (1926-2011), fondateur de la psychologie des archétypes aux
États-Unis a lui, popularisé la compréhension du concept des archétypes
en utilisant une terminologie empruntée à la mythologie grecque, qu’il
dit être "la mieux à même a décrire les sous personnalités qui structurent le psychisme humain".
Différentes approches et points de vue
Au début des années 80, le couple de psychologues américains Hal et Sidra Stone,
tous deux d’inspiration jungienne, expérimentent puis livrent une
nouvelle approche du développement de la personnalité qu’ils nomment le "Voice Dialogue". Fondateurs de la psychologie des "subpersonnalités", cette
approche correspond à l’art de se mettre à l’écoute de ses différents
personnages intérieurs, pour parvenir peu à peu à un sentiment de
complétude avec soi et les autres. Si leur technique rejoint, dans une
certaine mesure, la théorie des archétypes que Jung a développée au
début du siècle, elle est résolument novatrice. En effet, les Stone sont
les premiers à avoir défini le principe de polarité existant entre nos
sous personnalités et leurs contraires refoulés dans l’inconscient
qu’ils nomment les sous personnalités reniées.
Toujours dans les années 80, Benjamin Libet, neuroscientifique américain, démontre quant à lui que "ce
que nous pensons être des décisions conscientes régissant nos actes et
nos comportements, ne sont en fait que la reconnaissance de ce que notre
cerveau inconscient est déjà en train de faire, agi par des forces et
des organisations psychiques structurées".
Le principe de
l'astrologie, des archétypes ou sous personnalités, s’intègre à la
physiologie. Pierre Tricot, référent en Ostéopathie, aborde lui aussi ce
concept. Dans son deuxième livre : "Praticien de la conscience", il
écrit au sujet des organes et fonctions physiologiques, qu’elles sont
des : "sous consciences dans le corps possédant chacune des besoins d’être, d’avoir et de faire". Il affirme encore : "…cet
agrégat de consciences et de mémoires… comme autant de sous
personnalités dont l’assemblage crée un individu complexe qui se
considère comme JE unique, alors qu’il est multiple…".
Toutes les mythologies
nous parlent secrètement de ces archétypes ou influences des corps
célestes en nous. Joseph Campbell, le plus grand spécialiste de la
mythologie comparée, cite dans son livre "Mythologie et épanouissement
personnel": "... il existe un principe mythologique de base qui veut que
ce que la mythologie considère comme l'autre monde, est en réalité
notre monde intérieur".
Conclusion
Nous sommes donc composés de deux principes, un archétype central : le Soi, représentant notre identité profonde et immuable, et des archétypes de circonférence : les "Moi",
agissant comme un filtre opaque. Ces "Moi" symboliques, représentent
des schémas universels d’énergies qui constituent la structure
physiologique et comportementale de l’être humain. Tel un chef
d'orchestre, notre identité profonde a pour objectif de mettre en
cohérence ces énergies ou "musiciens", afin de réaliser et partager au
monde sa propre symphonie...
Ce travail de désidentification de guérison et de cohérence de nos sous personnalités, développe notre estime de "Soi" et nous permet d’exprimer au mieux toutes nos potentialités, en devenant plus libres de nos choix et de notre vie
"Le bonheur est seulement et ne peut être que la conséquence
de l’activation maximale de son soleil intérieur"
Alice Bayle
Source : http://www.au-coeur-des-moi.com
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